L’exposition NudAfricArt, présentée à La Maison de l’Image, s’inscrit dans le cadre des «Rencontres aficaines de la photo de nus ». Elle se veulent être la plus grande manifestation africaine consacrée à la photographie de nus artistiques. La volonté de ce «festival» est axée sur la découverte et la diversité artistique, la révélation et le positionnement, la réflexion sur les enjeux et la déconstruction des clichés autour du corps africain, l’émulation conviviale et la valorisation d’une approche plus contemporaine vis- à-vis du corps vu à partir de l’Afrique, en Afrique et/ou par ses diasporas.
Précisons que la photo de nu est un genre artistique qui consiste en la représentation du corps humain (masculin ou féminin) dans un état de nudité, et/ou dans tout état qui fasse allusion à sa possible nudité, même si celle-ci n’est pas exactement représentée. L’intention de cette démarche photographique, est de s’intéresser essentiellement à la beauté du corps (courbes, harmonie du corps, composition et travail musculaire) ... En définitive, c’est l’opportunité privilégiée pour découvrir autrement le corps africain, le contempler en se démettant des complexes longtemps entretenus, puis donner au Nu, sa réelle valeur et perception artistique à travers des expositions ouvertes d’esprit, singulières, accessibles à tous, dans un cadre élégant.
LES OBJECTIFS
L’exposition «Rencontres africaines de la photo de nu » ambitionne de : • Faire connaître les photographes évoluant dans la création du nu artistique, obligés de rester dans un certain retranchement en Afrique, ou contraints à s’accommoder du silence autour de leurs oeuvres. • Améliorer le niveau d’information et de compréhension du nu artistique africain. • Contribuer à révéler les talents africains de la photographie du nu, capables de représenter le continent aux rencontres internationales autour du sujet. • Participer à valoriser les corps en Afrique et dans le monde, et aider à déconstruire les stéréotypes sur le corps africain. • Donner à réfléchir aux enjeux que représentent pour les femmes et hommes africains, la reconquête de leur corps, à travers le nu artistique. • Contribuer à décontenancer les complexes autour du corps, et pousser à la réflexion sur la place de celui-ci dans les cultures africaines. • Participer à situer le corps africain en tant que mode d’expression par rapport au langage artistique universel.
LA DÉMARCHE ARTISTIQUE
Le corps africain n’est pas mystification. Il est vérité palpable. Il est vérité de ce qui se touche pour signifier mille et une nuances de sensations, et de sentiments. Le corps africain est voué de fait, à se multiplier dans l’ultime but de trancher entre le Réel et cet espace d’Imagination photographique.
C’est alors évident de cautionner la métamorphose des corps africains au féminin comme au masculin, pour supplanter le premier degré des raisons plastiques qui nous poussent à les percevoir comme matière strictement physique. Et dans cette volonté de les faire mouvoir à travers une écriture plurielle dotée de ce don de tout réinventer entre le studio et le monde du dehors; c’est dans l’instant photographique qu’il paraît plus convenable de tout rejouer, de tout redéfinir, de tout déjouer, de tout ré-explorer; de sorte à trancher encore mieux avec les regards profanes, et de laisser luire les corps africains à travers la notion si inusitée de mise en Lumière.
Ainsi, par leur élan de captures, les photographes africains tentent de faire éclore la naissance du geste suprême d’éternisation, de dénouer le corps africain de sa quotidienneté, de ses clichés, mais aussi de rendre raison à la notion d’Erotisme comme preuve ultime de l’existence africaine depuis sa genèse, loin de toute sophistication qu’on aurait prétendu lui avoir apportée.
Ouvrant l’oeil à un véritable dialogue entre toutes les frontières qui font résonner la notion d’identités, entre tradition et contemporanéité, le travail photographique africain apparaît comme un désir de narration tacite. Partant de la pudeur inavouée, à l’exubérance embellie par la subtilité de l’art, en passant par la transcription de la dualité du monde à la fois mouvance et statique, à la fois audaces et réfrènements, à la fois rémission et déchirure. Et quel que soit le ton, cette narration pleine de sens prend appui sur la réalité ou l’irréel, sur la vie ou les avertissements à propos de l’avenir, sur les conditions humaines actuelles ou passées, sur les malaises intérieurs ou les entraves collectives, sur les complexes inexprimés ou les appels à libération du soi, sur les besoins de provocations jamais closes ou la nécessité d’introspection toujours en quête d’expansion et d’écoutes. Et quelle que soit sa pluralité de préoccupations, de sens, de portée, de quêtes et d’intentions, l’esthétique du nu artistique africain ne perd en rien sa vivacité, sa densité; implémentant autant l’épuré du noir et blanc, que la flamboyance des couleurs éblouissantes des décors choisis et/ou de la nature qui s’affranchissent de l’abîme du monde terne.